Le Covid-19 mobilise tous les esprits et les autorités sanitaires aujourd’hui. Mais il est des menaces silencieuses et aussi préoccupantes pour notre santé publique. L’antibiorésistance est de celles-là. Véritable bombe à retardement tant pour la santé publique que pour l’économie nationale, l’antibiorésistance ne doit plus être ignorée et des mesures drastiques doivent être prises pour la contrer. Un danger qui est l’affaire de tous, y compris des Idel qui sont un maillon précieux du dispositif à mettre en place. Et il y a urgence.
120 000 personnes par an sont touchées en France et 5 500 en décèdent.
C’est parce qu’ils sont, à l’origine, très efficaces contre les bactéries que les antibiotiques sont l’objet d’une utilisation massive, répétée et abusive, aussi bien pour les hommes que les animaux. Conséquence : « Cela a créé une pression de sélection sur les populations bactériennes, entraînant l’apparition de souches résistantes », rappelle l’Inserm. Comme de bien entendu, plus on abuse, plus on le paie. Si bien qu’au départ ponctuelles, ces résistances ont pris une ampleur inquiétante au point de devenir massives. Avec, à la clef, des incapacités thérapeutiques, à savoir l’absence de moyen pour éradiquer l’infection.
Les antibiotiques victimes de leur succès
En résumé, l’équation infernale est simple, comme l’énonce le ministère de la Santé : « Plus on prend d’antibiotiques, plus le risque s’accroît de faire émerger des bactéries résistantes qui rendent les traitements antibiotiques ultérieurs moins efficaces pour le patient et pour la collectivité. »
Le phénomène n’est pas nouveau. Depuis la découverte de la pénicilline, chaque nouvelle génération d’antibiotiques a vu apparaître les mécanismes de résistance lui correspondant. Cela a été le cas pour la pénicilline dès 1940. Quant aux premières Bactéries multi-résistances (BMR), elles ont fait irruption dans les années soixante-dix, précédant les Bactéries hautement résistantes émergentes (BHRe) identifiées au début du présent millénaire.
A l’hôpital mais aussi de plus en plus en ville
Pendant longtemps, la majorité des cas de résistance étaient détectés à l’hôpital. Désormais, la tendance, hélas, s’équilibre dans la mesure où le phénomène prend de plus en plus d’ampleur en ville, y compris dans le cadre d’antibiothérapies apparemment anodines.
Dans ce contexte, les professionnels de santé, dont les Idel, sont aux avant-postes pour endiguer le phénomène : bien-fondé et pertinence des traitements, hygiène, vaccination pour eux-mêmes et les patients, respect des recommandations de prévention et de transmission, Éducation thérapeutique des patients (ETP) : ils sont l’épicentre de cette lutte cruciale.
Lire l’intégrale du dossier dans le n°481 d’Avenir & Santé daté de mars 2020 en cours de diffusion auprès de ses abonnés