Au-delà du résultat décevant, la FNI lance un appel à la lucidité. La FNI rappelle les avancées historiques et financières obtenues et dénonce les contrevérités des illusionnistes vainqueurs du scrutin.

Les résultats des élections à la CARPIMKO sont clairs : malgré sa légitimité, la FNI n’arrive qu’en deuxième position. Un syndicat minoritaire a su capter une colère bien réelle et savamment entretenue, en manipulant les chiffres et les faits, en entretenant les amalgames et en diffusant des contrevérités. La confusion savamment entretenue entre gel des revenus et blocage de la lettre clef AMI, les amalgames servis tout au long de la campagne entre ce qui relève du conventionnel et ce qui relève de nos prestations sociales ont créé un climat délétère surement catalyseur d’abstention.

La réalité, pourtant, est toute autre : les IDEL viennent de remporter une victoire majeure avec le vote de la loi infirmière, fruit du travail collectif mais surtout du travail de fond sérieux et de l’influence déterminée de la FNI.

Cette loi reconnaît enfin :

• Le diagnostic infirmier,
• Le droit de prescription,
• Les consultations infirmières,
• et les nouvelles missions qui feront des IDEL des acteurs de premier recours à part entière.

Nous assistons à une baisse des actes invasifs et la prévisible disparition des petits actes à faible valeur ajoutée que nous constatons déjà (prescription des petits pansements, ablation de fil et d’agrafes, HBPM…). Les raisons de cette baisse sont connues (coelioscopie, chirurgie, nouveaux traitements…) Il est essentiel d’anticiper cette mutation et de s’adapter aux nouveaux besoins en santé des citoyens. Il en va de votre activité demain.

C’est également grâce au travail de fond de la FNI, depuis plusieurs années dans les négociations conventionnelles avec la CNAM, que les IDEL ont pu connaître une progression significative de leurs revenus pour une activité à temps plein, une progression bien supérieure à celle des autres professions paramédicales. Contrairement à ce qui a été dit pendant la campagne électorale, les IDEL n’ont pas connu 16 ans sans valorisation de leur revenus !

Face à cela, le discours simpliste et mercantile de certains ne doit pas faire illusion. Ce n’est pas en criant plus fort qu’on défend mieux les IDEL. Ce n’est pas en brandissant la colère qu’on construit un avenir. Les approximations, les contre-vérités et le misérabilisme ne feront pas illusion longtemps face aux pouvoirs publics et aux acteurs politiques.

Près de 90 % des IDEL ne se sont pas exprimés lors de ce scrutin. Chaque voix qui ne s’exprime pas est une voix de plus pour ceux qui instrumentalisent le mécontentement. L’abstention, même involontaire, conforte la démagogie. 

La FNI appelle la profession à un sursaut de lucidité. À un front de la raison. À toutes celles et ceux qui refusent que notre profession perde la crédibilité qu’elle a mis des années à bâtir. C’est cette crédibilité, acquise avec méthode, exigence et constance, qui permet aujourd’hui aux IDEL d’être respectés par les pouvoirs publics, entendus par les parlementaires, et capables de peser dans les négociations conventionnelles.

La profession a toutes les cartes en mains pour avancer et prospérer, mais elle a beaucoup d’ennemis hostiles à cette émancipation. Attention, il ne faut pas les gâcher par des comportements erratiques.

Les périodes de changement peuvent susciter de l’inquiétude et de l’incertitude, mais il est important de garder du recul et de ne pas se méprendre sur les véritables enjeux. Depuis des mois, nous avons entendu le cri de colère et comprenons le malaise et les difficultés de la profession.

La FNI poursuivra ce chemin. Avec vous. Proche de vous dans les territoires. Pour les IDEL. Pour l’avenir.