La survenue, fin mai, à La Réunion, de trois évènements graves, dont un décès, dans le cadre de la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ, a conduit la Direction générale de la santé (DGS) à saisir la Haute Autorité de santé (HAS) pour que cette dernière réévalue les indications de cette vaccination. Le 25 avril, la HAS s’est prononcée en faveur d’une révision des cibles. Désormais, les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités n’en font plus partie. Et les Idel dans tout ça ?
Les trois victimes des effets secondaires de ladite vaccination sont âgées de plus de 80 ans et présentent des comorbidités. Deux d’entre elles ont eu des symptômes similaires à ceux d’une forme grave de chikungunya quelques jours après s’est vu administrer le vaccin. Pour le Centre régional de pharmacovigilance de Bordeaux (CRPV), le lien de causalité avec le vaccin semble très vraisemblable. Compte tenu de ces incertitudes chez les plus de 65 ans et malgré la persistance d’une forte épidémie à La Réunion, la HAS a donc recommandé de suspendre la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ pour cette tranche d’âge, avec ou sans comorbidités, sur l’ensemble du territoire français. Une mesure provisoire dans l’attente de données complémentaires de pharmacovigilance. En revanche, la vaccination reste de mise pour les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités.
Les effets indésirables sont, dans la très grande majorité des cas, bénins
Le vaccin IXCHIQ peut provoquer des effets indésirables. Ceux-ci ne surviennent pas systématiquement et sont, dans la très grande majorité des cas, bénins puisqu’ils disparaissent spontanément en quelques jours. Il peut s’agir de maux de tête, de sensations de malaise, de nausées, de fatigue, de douleurs musculaires ou articulaires, de fièvre et d’une sensibilité et de démangeaisons au point d’injection etc. Néanmoins, s’ils s’avèrent particulièrement intenses, il convient de contacter rapidement un médecin. De même, jusqu’à 72 heures après une vaccination, il se peut, même si la chose est très rare, que des symptômes de réaction allergique graves (difficultés à respirer ; respiration rauque ou sifflante ; boutons ou plaques rouges sur la peau ; démangeaisons ; gonflement des lèvres, du visage ou de la gorge ;étourdissements, fatigue…) apparaissent. Il faut alors appeler rapidement le 15. A noter, au demeurant, que le vaccin IXCHIQ est un vaccin vivant atténué et qu’à ce titre, il est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées, immunodéficiences ou présentant une hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ces excipients.
Les Idel réunionnais demandent de pouvoir se faire vacciner gratuitement.
Toujours est-il qu’en dépit de ce contexte, le Gouvernement plaide ardemment pour que tous ceux qui le peuvent se fassent vacciner contre l’épidémie de chikungunya qui sévit à La Réunion. 26 000 cas ont en effet été recensés depuis le début de l’année, soit 3,25 % de la population locale. Le pic de l’épidémie a été atteint mi-avril. « Si vous avez une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque, respiratoire, un diabète, une obésité et si vous avez entre 18 et 65 ans, il est recommandé, à l’heure où je vous parle, de se faire vacciner », a ainsi affirmé le ministre de la Santé Yannick Neuder sur France 3.
Et les Idel, que doivent-ils faire ? La FNI appelle chacun d’eux à agir selon sa conscience au regard de la manière dont il envisage le ratio bénéfice/risque pour lui-même. Sachant que les infirmiers libéraux doivent, bien sûr, prendre en charge des patients atteints de ce virus. Or, cet acte n’est l’objet d’aucune cotation dans la NGAP. Pour y remédier, la FNI de La Réunion formule la proposition de tarification suivante : AMI 1 + MCI + IFD
En outre, les personnels soignants des hôpitaux ont été vaccinés gratuitement, tout comme le public cible. Sachant que le coût du vaccin est d’environ 200 euros. Dans un légitime souci d’équité, les Idel réunionnais demandent donc que pour ceux qui souhaitent se faire vacciner, cet acte soit pris en charge par l’Assurance maladie. Et ce, afin « d’assurer sereinement la continuité des soins en ville ».