Monsieur le Président de la République,
Chaque jour de l’année, y compris férié, par tous les temps, dans tous les quartiers et dans tous les territoires, même les plus isolés, de 6 h du matin jusque tard dans la nuit, les 135 000 infirmières et infirmiers libéraux sont présents.
Nous sommes présents auprès des patients de tous âges gravement malades, en situation de handicap, ou très âgés en perte d’autonomie. Pour tous ces Français, les infirmiers libéraux sont là pour les victoires, même petites, sur la maladie, mais aussi lors des moments les plus douloureux.
Les infirmières et infirmiers libéraux étaient en première ligne durant la crise de la COVID-19, risquant leur vie pour soigner à domicile et aussi dans les centres de vaccination pour protéger la population.
Dans la France des déserts médicaux, nous sommes les seuls professionnels de santé à visiter quotidiennement les patients chez eux, formant une ligne de vie indispensable.
Une fois refermée la porte du domicile du dernier de nos patients du jour, nous menons une course et un combat pour affronter :
• le harcèlement des caisses d’assurance maladie qui contestent le bien-fondé de certains actes… ou font peser sur nos épaules des erreurs de libellés dans les prescriptions. Souvent les litiges portent sur moins de 10 € !
• la hausse des prix des carburants, qui nous clouera bientôt au cabinet.
• des tarifs de base bloqués dans un contexte d’inflation. Avec 7,25 € pour une injection isolée à domicile ou 9,05 € pour un pansement simple, certains patients très gentiment nous invitent à garder la monnaie…
• la pénibilité qui maltraite les corps et les esprits, sans être prise en compte.
Des promesses, nous en avons eues. Des actes beaucoup moins. La grande loi infirmière annoncée pour la rentrée 2024 est devenue hypothétique, alors qu’elle doit adapter nos missions aux nouveaux besoins des patients. Et même les mesures déjà votées, comme les mesures des Lois Rist et de l’infirmier référent ne sont pas appliquées. Et plus encore, le rôle stratégique de la profession dans le maintien à domicile des patients, de la prise en charge sanitaire du grand âge et de la fin de vie, n’est pas reconnu.
La colère gonfle dans les rangs des infirmières et infirmiers libéraux, qui se sentent méprisés, abandonnés.
Nous sommes là pour tous les Français.
Et vous, Monsieur le Président de la République, serez-vous là pour nous ?