Alors que le nouveau Premier ministre s’emploie à former son gouvernement et à trouver des pistes d’économies pour le prochain budget, la Cour des comptes préconise, dans un rapport, de mieux cibler le bon usage des médicaments.
L’avenir du prochain PLFSS est incertain et nul ne sait encore quel sera son contenu. Ce qui n’empêche pas la Cour des comptes de plancher sur des pistes d’économies potentielles et parmi elles, celle d’un meilleur usage des médicaments. Dans un nouveau rapport, les Sages estiment que, malgré les récentes avancées, des « évolutions significatives restent nécessaires » dans ce domaine pour optimiser les dépenses de médicaments et de produits de santé. Les chiffres du gaspillage des médicaments une fois qu’ils ont été distribués en ville sont en effet vertigineux. Cela aurait couté à la collectivité entre 560 millions et 1,7 milliard d’euros en 2023.
Dès 2018 et bien avant une autre organisation, par le biais d’un concours photos, la FNI a alerté les services centraux du gaspillage en produisant un album qui se passe de commentaires. https://www.calameo.com/books/005770296fd9a2af9b678
Pour enrayer le phénomène, la Cour préconise notamment un changement d’habitudes chez les médecins, en les informant et en les sensibilisant davantage, notamment dans les structures hospitalières. Des outils d’incitation financière pour mieux prescrire ont été déployés en médecine générale mais ne concernent pas tous les médecins, rappellent les Sages. Ils préconisent par ailleurs de miser sur les pharmaciens et d’encourager la distribution des médicaments « à l’unité », sujet qui fera l’objet d’un prochain rapport. Inciter les industriels à adapter le conditionnement de leurs produits ou encore engager une réflexion sur les délais de péremption, pas toujours justifiés selon la Cour, font aussi partie des pistes évoquées.
Mais au-delà du seul aspect financier, le gaspillage des médicaments est aussi un enjeu de santé publique, avec des effets indésirables qui peuvent être liés à des mauvaises prescriptions, et des risques de pénuries. C’est également un enjeu environnemental puisqu’il faut limiter le plus possible la pollution liée aux médicaments.
La FNI rappelle que les IDEL ont un rôle important à jouer dans la lutte contre le gaspillage des médicaments. Présents au domicile des patients, les infirmiers et infirmières libéraux participent à la sensibilisation des patients pour un bon usage des médicaments. Ils peuvent également détecter des situations à risque et veiller à l’observance des patients. La FNI sera donc attentive aux mesures issues de ce rapport qui pourraient alimenter le prochain PLFSS.