Sous couvert d’un vice de procédure, l’Ordre des médecins obtient l’annulation partielle de l’infirmier référent. Une victoire du vieux monde médical qui interroge sur le rôle du gouvernement.
Coup de théâtre orchestré par l’Ordre des médecins : le Conseil d’État vient d’annuler partiellement le décret sur l’infirmier référent, au motif d’un vice de procédure. Une décision technique ? Non. Une attaque méthodique, téléguidée pour freiner l’émancipation des infirmiers et au passage saboter l’accès aux soins.
La FNI dénonce un coup de force corporatiste, une manœuvre d’un autre âge pour empêcher les infirmiers d’avancer et les patients d’être pris en charge malgré la pénurie médicale. Cet arrêt du Conseil d’Etat donne un coup de projecteur sur l’alliance du vieux monde médical et d’un gouvernement trop passif, qui a laissé faire en connaissance de cause, en oubliant de consulter le HCPP. Erreur administrative ou sabotage politique ? La question de la responsabilité du ministre de l’Accès aux soins est posée. Ses lenteurs suspectes et ses réticences (Politico) à soutenir la modernisation de la profession, interrogent sur sa complicité avec le consortium des toubibs réactionnaires.
Mais la profession ne se laissera pas bâillonner. La FNI exige du gouvernement qu’il sorte de l’ambiguïté, prenne immédiatement toutes les mesures techniques permettant le rétablissement du décret, et donne des garanties claires sur l’application de l’infirmier référent.
Pour la FNI, pas question de plier : si le gouvernement ne bouge pas, alors les 145 000 infirmières et infirmiers libéraux le feront bouger. Les infirmiers libéraux ne reculeront pas : leur engagement, leur compétence et leur rôle dans la coordination des soins sont une réalité quotidienne qui doit être reconnue et valorisée. Sans eux, l’accès aux soins serait gravement compromis et le système de santé s’effondrerait comme un château de cartes.