Soins réalisés, patients suivis… et pourtant, des IDEL sommés de rembourser leurs honoraires de dialyse péritonéale assistée (DPA). Des établissements qui stoppent les prises en charge à domicile. Des patients renvoyés vers les centres de dialyse. C’est quoi ce binz ? On vous explique.
Le 30 septembre, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a écrit au directeur de l’Assurance maladie – avec copie au ministre de la Santé – pour dénoncer la situation critique qui menace l’avenir de la dialyse péritonéale assistée à domicile.
En cause : une interprétation restrictive du Code de la Sécurité sociale. Certaines caisses, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le Grand Est et les Bouches-du-Rhône, considèrent que les soins infirmiers sont inclus dans le forfait dialyse versé aux établissements. Résultat : elles réclament aux infirmiers libéraux le remboursement de leurs honoraires, pourtant facturés conformément à la convention.
Ce zèle administratif est grave à trois titres :
- Pour les IDEL, qui subissent des demandes de remboursement injustifiées avec des montants très élevés.
- Pour les patients, privés de la possibilité d’un traitement à domicile moins invasif, plus confortable et plus autonome.
- Pour les finances publiques, puisque la dialyse en centre coûte 15 000 € de plus par patient et par an qu’à domicile (en moyenne 46 306 € contre 31 344 €).
Alors que la Cour des comptes et l’Académie de médecine appellent à développer les traitements à domicile, la France reste en queue de peloton européen : seulement 6 % des patients insuffisants rénaux y ont accès, loin de l’objectif de 15 % fixé dès 2010.
Pour la FNI, remettre en cause la dialyse à domicile serait une double régression, sanitaire et économique. Elle demande que les soins infirmiers liés à la DPA soient sortis du budget hospitalier et intégrés au financement de ville, afin de sécuriser les infirmiers et préserver la continuité des soins.
Une semaine plus tard, l’action de la FNI a été relayée et soutenue, par l’ensemble de la filière, les établissements de santé, le CNP de néphrologie, le syndicat des néphrologues libéraux et les associations de patients, qui appellent à suspendre immédiatement les actions des caisses.
->Si vous aussi, la CPAM vous réclame le remboursement de vos honoraires de DPA, contactez la FNI.