France Assos Santé, l’association nationale représentative des associations de patients agréés, a publié, fin février, une enquête sur les soins à domicile. Les retours très positifs des patients ou de leurs proches ne doivent pas occulter la difficulté, pour un certain nombre d’entre eux, de trouver des professionnels de santé. Et d’abord des infirmiers libéraux dont les apports sont, par ailleurs, décrits, en creux, au fil de l’enquête.

Être soigné à domicile, un atout décisif pour le patient

Pierre angulaire de cette étude, un satisfecit initial fondateur : le fait qu’une large majorité (92 %) des patients se déclarent satisfaits de leurs soins médicaux et paramédicaux à domicile ainsi que de l’accompagnement. Ils trouvent « pratique » d’être soignés à domicile. Fort logiquement, les personnes qui ont été confrontées à des difficultés pour trouver un professionnel, et celles recevant des soins au long cours sont plus insatisfaites que la moyenne (respectivement 24% et 12% comparé aux 7 % d’insatisfaits au global). A noter que le taux de satisfaction est également très élevé concernant l’aide à domicile (81 %) bien que l’on observe un niveau d’insatisfaction plus important (19 %) que pour les soins médicaux et paramédicaux.

Quelles sont les raisons de ces perceptions positives ? « En premier lieu, le simple fait que le patient puisse être soigné chez lui, répond France Assos Santé. Recevoir les soins à domicile est satisfaisant car cela évite les déplacements, est pratique et évite de rester à l’hôpital. In fine, les répondants évoquent le confort, le fait que d’être à domicile permet de mieux récupérer. Cela est aussi facilitateur pour les proches qui sont souvent soulagés. » Qui en doutait ? Sûrement pas les Idel, professionnels de santé du domicile par excellence.

« L’enjeu est de trouver un professionnel qui convient au patient »

Reste le cœur du réacteur, le sentiment de recevoir un suivi médical de qualité. Là, « l’aide, les conseils prodigués, et la qualité des soins en général sont souvent avancés par les patients, assure France Assos Santé. En somme, l’enjeu (…) est de trouver un professionnel qui convient au patient. » L’Idel est, dans la plupart des cas, celui-là.

Autre point fort, corollaire du précédent, la coordination entre les professionnels du soin – un domaine en faveur duquel ne cesse de plaider la FNI – puisque 85 % en sont satisfaits tandis que 79 % apprécient la coordination entre les professionnels de soins qui interviennent au domicile et les autres professionnels de santé qui ne se déplacent pas chez le patient. Par ailleurs, 75 % des patients sont contents de la coordination entre les professionnels de santé et ceux de l’aide à domicile. Nul doute que là encore, les Idel font office de maillons forts et de facilitateurs.

« La question de la confiance est déterminante »

Mais ce n’est pas tout. « L’expérience des soins à domicile est également façonnée par la qualité de la relation entre le patient, le proche et le professionnel, insiste la FNI. La relation avec l’aidant et/ou le professionnel est souvent citée comme un critère de satisfaction, notamment si la personne qui intervient est à l’écoute, agréable et disponible. » On croirait lire là le portrait-robot de l’Idel…

« La question de la confiance est également déterminante, renchérit France Assos Santé. Ceci est d’autant plus important que le professionnel intervient dans le cadre du domicile privé, ce qui représente une certaine intrusion dans la vie intime, qui peut même être symbolisée par le fait que le soignant possède un double des clefs. La confiance est donc primordiale pour que les patients et les proches puissent aborder les soins de manière sereine. Elle contribue sans doute à ce sentiment de sécurité largement ressenti par les répondants. » C’est, au demeurant, exactement ce lien que les infirmiers libéraux tissent au quotidien avec leurs patients.

Les infirmiers, professionnels de santé qui manquent le plus aux patients

Revers de la médaille, les motifs de mécontentement sont, eux aussi, identifiés et prévisibles. Là, le problème de l’accès aux professionnels de santé reste prégnant. Certes, près de huit Français sur dix recevant des soins à domicile le jugent facile. Mais cette proportion ne dit pas tout, loin s’en faut.

En effet, deux personnes sur dix recevant des soins à domicile rencontrent des difficultés pour accéder à un professionnel de santé intervenant à domicile. Une proportion qui atteint un quart de ceux qui sont l’objet de prises en charge pour des suivis plus lourds, hors post-hospitalisation (maladie chronique, perte d’autonomie liée à l’âge, soins palliatifs…).

Les professionnels qui manquent le plus sont, dans l’ordre, les infirmiers (31 %), les kinésithérapeutes (31 %) et les médecins traitants (30 %). Des statistiques qui légitiment les revendications de la FNI de favoriser l’implantation des infirmiers sur l’ensemble du territoire et, à tout le moins, de ne pas l’entraver par des mesures administratives qui dissuadent de s’installer en exercice libéral (procédure d’indus brutales et vexatoires par exemple).

Télécharger l’enquête complète : ​​https://www.france-assos-sante.org/wp-content/uploads/2025/02/BVA-pour-France-Assos-Sante-Soins-a-domicile-2024-V3.pdf